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Trouver place

Clément COMBETTES, Marion DUPRAT & Sana SHAIKNAIF​

COMBETTES Clément, DUPRAT Marion, SHAIKNAIF Sana. Trouver place. « Formes sensibles et politiques de l’habiter », Master 1 Design Urbain, IUGA. 6 min 44 sec. Couleur, sonore, décembre 2018.

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Film

C’est quoi ? Un bouquet d’expériences automobilistes, piétonnes, et une collection de réactions autour d’un dispositif mis en œuvre afin d’interroger l’espace et ses controverses. 

Bon à savoir ?  De Victor Hugo à l’intersection d’Édouard Rey et de la rue Clos Bey, le projet « Cœur de Ville, Cœur de Métropole » prévoit que le périmètre piéton s’étende. Édouard Rey n’est pas concerné par l’opération d’aménagement d’axe Chrono-Vélo sur les voies Sembat et Lyautey, où les travaux ont commencé. 

Une controverse, au pluriel ? D’une controverse sur les liens – actuels, futurs – entre automobilistes et piéton.ne.s, la réalisation nous a fait naviguer vers des questions associées. 

Fabrication

Choix de tournage ? Le long du boulevard Édouard Rey, entre le quai Stéphane Jay et la place Victor Hugo, 4 focus :

- automobile : 3 rushes en auto, « travelling » frontal et latéral des boulevards, suppléés d’une caméra au poing

- piéton : 2 rushes caméras à hauteur d’yeux, trottoir droite et gauche. 
- agrafe entre boulevard et place avec observation des flux : plan séquence, caméra fixe sur le carrefour entre place, boulevard et voies de tram, face à Burger King.

- dispositif de mise en débat : caméra au poing et fixe, rushes des interactions (dont l’ignorance) des passant.e.s (environ 5 heures).

Pour la bande son ? Sons environnants et recueil de discours.

Quels choix de montage ? Nous avons essayé de restituer le plus fidèlement possibles les expériences sensibles et les propos collectés (parfois opposés) quant aux controverses.

Restitution et recueil de récits 

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Quand ? Le 5 décembre, de 9h à 11h à l’IUGA, 7 tables rondes ont animées par les Master 1 Design Urbain autour de leurs expériences filmiques.

Un principe ? Chacune était orchestrée par une équipe donnant à voir le court-métrage réalisé et soulevant la discussion autour de la controverse. Notre équipe a organisé deux sessions, d’environ 50 minutes. Elles se sont structurées en trois temps : 

- Visionnage du film

- Description du perçu

- Approfondissement du débat autour d’un arrêt sur image composite  

Qui a participé ? Nous remercions chaleureusement un membre de LAGGLO, le président de l’union de quartier Centre Gare, une doctorante intéressée par la question des représentations filmiques, ainsi que les représentantes de la Métro et la ville, venu.e.s participer. Et bien sûr, tous et toutes les membres de l’IUGA présent.e.s. 

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Décryptages et discussions 

Vous avez dit expérience-s, ambiance-s ? 

Le boulevard est bien, pour se déplacer en voiture, à pieds et à vélo c’est monotone. On s’y ennuie, quand on voit le bout d’un axe, c’est qu’on est déjà ailleurs... Au moment où on passe Burger King, c’est comme si on se détachait de la ville, comment pourrait-on faire raccord ? En élargissant les trottoirs, en ouvrant le square de la Banque de France ? Piétonniser serait-il pertinent alors que ce boulevard est minéral, que les rez-de-chaussée sont hauts, et que quand on y passe, c’est pour aller du point A au point B. Si y a rien, avec la piétonisation ce serait pareil. Du reste, elle implique le fait que les flux autos soient redirigés, alors dans ce type d’opérations, n’assistons-nous pas à un déplacement du problème ? 

Les conflits de circulation, ils ne semblent pas si violents ici. Le plus problématique ce serait l’intersection entre Stéphane Jay et Édouard Rey, vers l’université inter-âges, sur le quai où les voitures arrivent à toute vitesse. « Où se garer ? », c’est une question au goût du jour. Si l’objectif de CVCM est de désobstruer l’espace, à l’heure actuelle, en matière de stationnement ce n’est pas le cas tant les places libres se font rares. 

Des ambiances qu’implique le fait de se déplacer en centre-ville, qui peuvent différer selon le mode de transport. Une opération de piétonisation, c’est pour certaines personnes le moyen d’une cohésion physique entre espaces différents. Pour d’autres, la ville est un fait de variations, patchwork tissé de pièces décalées, où apprécier ici, se pourrait au regard de l’inconfort là-bas… Trop d’uniformité pourrait-elle « tuer » l’ambiance ?
 

Des travailleur.euse.s, commerces, habitant.e.s…? 

Dans les concertations, les commerçant.e.s quand on leur parle d’un projet, au début, iels sont souvent au taquet. 10 ans plus tard on repasse, faudrait plus rien changer. En fait, en cas d’opération, nous pourrions remarquer que certaines périodes sont charnières : c’est dans les phases de travaux que le chiffre d’affaires déclinerait. À Grenoble actuellement, les petits commerces ont du mal à vivre. Les travaux n’y sont pas forcément pour quelque chose, puisqu’entrent aussi en jeu la place des grandes surfaces commerciales, des achats internet et des niveaux de vies, des crises. On peut se demander qui a encore les moyens de consommer ? Le périmètre piéton qui existe déjà permet de noter que si les flux piétons augmentent, les chiffres d’affaires baissent. 

Pour conclure, on se dira que le centre-ville, ce n’est pas non plus qu’une affaire de commerces, si on y vient et on y vit, c’est aussi pour autre chose. 

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