Formes sensibles et politiques de l'habiter

     La séquence Nord du boulevard Edward Rey est mal connue d’une grande majorité de la population Grenobloise à moins d'avoir un intérêt ou une destination précise, elle n’est pas forcément empruntée. Durant la séance de débat, les points les plus abordés étaient : que c´est un boulevard de transition, non-animé, minéral et qu´il y a beaucoup de stationnement.

     Cette approche filmique a soulevé plusieurs débats avec nos invités qui étaient tous d’accord sur l´effet de muraille omniprésent, soit le sentiment d´écrasement ressenti pendant la traversée du boulevard dû à ses parois élancées dont l’histoire de la ville témoigne : le tracé de l'enceinte de la ville s'inscrivait à l'emplacement de l'actuel boulevard Edouard Rey.

     L’un des habitants du quartier nous a déclaré qu’il se sentait dans un micro-quartier qui fonctionne indépendamment de la ville, une ambiance d’un passage périphérique mais qui se situe au centre-ville. À ce moment la notion de « non-lieu » a été évoquée où les habitants du boulevard n’ont pas accès à un espace de détente bien déterminé, il faut se déplacer pour se poser. L’une des idées les plus osées était l’ouverture du square de la banque de France pour le grand public, afin d’intégrer quelques activités autour de cet espace pour animer le boulevard.

     Parfois il faut observer l’espace public avec un oeil critique pour déterminer ces choses publiques, à première vue l’aménagement du boulevard semble similaire au reste de la ville mais peu de gens ont remarqués l’absence de la végétation et le sous-dimensionnement des trottoirs. À cet égard plusieurs propositions ont fait l’objet du réaménagement de cette séquence, d’une part la suppression du stationnement et l’élargissement de l’axe piéton avec l’intégration de la végétation et d’autre part l’alternance entre végétation et stationnement.