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Mosaïque

Chaouki BELAMRI, Maurine LANTHEAUME & Momamed TAWIF

BELAMRI Chaouki, LANTHEAUME Maurine, TAWFIK Mohamed. Mosaïque. « Formes sensibles et politiques de l’habiter », Master 1 Design Urbain, IUGA. 4 min 28 sec. Couleur, sonore, décembre 2018.

Introduction

Dans le cadre du cours « Formes sensibles et politiques de l’habiter » et du projet d’études « Cœur de ville, Cœur de métropole », nous avons choisi le secteur Chenoise comme site d’études qui porte un intérêt à être appréhendé à travers une approche sensible de l’espace public. Le secteur Chenoise est un ensemble spatial défini par 3 limites : la rue Brocherie, la rue Chenoise et la Place aux Herbes. Localisé au cœur du centre historique de la ville de Grenoble, ce secteur porte un caractère spécial et un aspect unique qui nous ont amené à réaliser un film illustrant des questions relatives à la chose publique, notion développée par Isaac Joseph dans son ouvrage La ville sans qualités.

Description du film, du site, de la controverse choisie et choix liés à
la fabrication du film

 

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Lors de notre première visite du secteur Chenoise, notre première impression a été celle d’un espace public peu valorisé, d’une ambiance assez monotone notamment le soir en semaine, et d’un espace public parfois gris. Lors des visites suivantes, nous nous sommes penchés sur la présence de nombreux commerces dans ce secteur. Nous avons été surpris par la pluralité, la diversité des commerces, et l’influence de leurs vitrines sur l’espace public et l’expérience du passant. Nous nous sommes donc attardés sur ces contrastes entre les différentes ambiances ressenties lors de nos visites. Notre court métrage a pour ambition de montrer ce contraste et de s’attarder sur la richesse des commerces, leurs couleurs, leurs lumières et la manière dont ces aspects influencent notre expérience du secteur chenoise. 

Notre court métrage se structure en trois parties : un premier temps est dédié à une rapide présentation de l’ambiance des différentes rues du secteur chenoise, puis comme pour entrer petit à petit au cœur de l’ambiance du quartier, le chapitre suivant présente une succession de plans fixes représentant les différentes typologies des commerces ; enfin la dernière partie montre en plans plus rapprochés différents objets décoratifs et produits présents à l’intérieur des magasins que nous considérons comme des facteurs d’ambiance à part entière. Ces trois parties se succèdent pour faire entrer petit à petit le spectateur à l’intérieur des commerces et le faire pénétrer dans l’expérience du quartier.

 

Déroulement des tables rondes et synthèse des débats 

Lors des projections-discussions, nous avons animé cinq tables rondes. La majorité des spectateurs étaient des étudiants de M2 Design Urbain (DU), ainsi que des M1 des parcours Urbanisme et Projet Urbain (UPU) et Urbanisme et Coopération Internationale (UCI). Chacune de ces discussions s’est organisée en cinq temps. Tout d’abord la projection de notre court métrage, puis un premier temps de discussion afin de recueillir les impressions des spectateurs, nous avons ensuite présenté notre sujet, s’en est suivi un second temps de discussion afin de croiser cette présentation et le visionnage du court métrage, et enfin un jeu autour des questions d’identités et de  leur mélange au sein de ce secteur.

Ces débats ont été très riches. Ils nous ont permis d’approfondir les questions que nous avions déjà soulevées et d’en faire émerger de nouvelles. Nous avons distingué trois thématiques récurrentes :

- Tout d’abord, nous avons recueilli de nombreux propos concernant les identités, leur mélange et leur influence sur l’expérience du quartier. D’un côté quelques spectateurs ont défini les commerces représentés dans le film comme “exotiques” et “cosmopolites” : “on ne se croirait pas à Grenoble” (une étudiante de M2 DU). De l’autre, certains ont appuyé la richesse et la pluralité des mélanges de ces identités, qu’il s’agisse de mélanges de couleur, de culture, de langue, d’œuvres d’art, de musiques.

- Ensuite, ont émergé quelques discussions autour des questions liées à l’ambivalence intérieur/extérieur et espace privé/espace public. Les points de vue étaient ici très diversifiés. Nous avons abordé le fait que l’espace privé, l’intérieur des magasins, déborde sur l’espace public pour en influencer l’expérience mais également que l’espace public, celui de la rue, s'immisce dans l’espace commercial afin d’y amener des passants. Nous nous sommes ici attardés sur cette double influence, où le passant/client est au cœur des préoccupations.
- Enfin, nous avons également abordé la notion de piétonnisation. Il est ici intéressant de préciser que cette question menait nos premières discussions avec les commerçants du secteur Chenoise. Ces échanges étaient principalement animés par le mécontentement des commerçants quant à la baisse de leur chiffre d’affaire due à la piétonnisation et au manque d’accompagnement de cette volonté politique qui bouleverse leurs vies professionnelles. Lors des tables rondes, nous avons recueillis des avis plus positifs qui supposaient que ce n’était qu’une phase de transition, dans l’attente d’une amélioration. Les discussions autour de cette notion nous ont amené à nous questionner sur le devenir de ces rues, sur l’influence des vitrines et de ce que donnent à voir les commerçants sur l’espace public d’une part, et sur l’expérience des piétons et celle de la piétonnisation sur ces commerces d’autre part. 

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