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Le monopole des écoles

Pamela HAMMAR & Antonin TOUTAIN 

HAMMAR Pamela, TOUTAIN Antonin. Le monopole des écoles. « Formes sensibles et politiques de l’habiter », Master 1 Design Urbain, IUGA. 5 min 03 sec. Couleur, sonore, décembre 2018.

Notre film est composé de plusieurs plans réalisés à des endroits différents de la rue François Raoult. Ces plans variés montrent et alternent des passages d’étudiants et des passages de « rien » – moments de vide où très peu de personnes utilisent la rue, si ce n’est personne – permettant ainsi une confrontation directe entre l’utilisation et la non utilisation de la rue.

Ce film rapporte une caractéristique de la rue soulevée dès les premières études du terrain : cette rue est rythmée et utilisée différemment selon les temporalités de la journée ou de la semaine. Etant composée de corps scolaires tels qu’un collège et une école d’art et de design, cette rue est principalement pratiquée par un public restreint.

La composition de cette rue est particulière. Découpée en deux parties, elle dispose d’une partie piétonne et d’une autre partie axée sur la circulation de véhicules, qui de fait, donne une utilisation bivariée de la rue. Il est important de préciser que le côté non piétonnier de la rue ne dispose pas de trottoir et oblige les usagers piétonniers à utiliser la voie comme support de déplacement.

Aussi, cette rue n’est pas composée d’immeubles ou d’habitations, rendant celle-ci « impersonnelle ». Composée de corps institutionnels, d’un parking, d’un gymnase et d’un commissariat (dont le bâtiment est partagé avec l’AURG), les objectifs de cette rue sont formels : elle a une vocation utilitaire.

Ce film a donc vocation à faire ressortir une controverse liée à l’utilisation spécifiée et temporelle de la rue.

 

Notre film a été tourné selon différentes temporalités. Comme il est possible de le voir, on remarque des temporalités d’utilisation de la rue. Le processus était donc de filmer durant ces différentes temporalités, faire ressortir ces moments d’utilisation et de non-utilisation de la rue. Les scènes sont donc explicites.

Les choix concernant le montage sont les suivants : la concentration sur une partie des étudiants en début du film, puis une vue d’ensemble de la rue pour comprendre la non-utilisation de celle-ci lorsque ces mêmes étudiants ne sont plus présents. Le début du film est donc concentré sur les étudiants et l’entrée du collège permettant de voir le flux des collégiens. Des scènes de « vide » sont présentes et à la suite de passages pour rappeler l’utilisation temporelle de la rue. Dans la dernière partie du film, des scènes filmées de nuit montrent la rue déserte.

 

Après la diffusion de la vidéo, nous avons animé 5 tables rondes qui ont été enregistrées par le biais d’un enregistreur. Celles-ci étaient composées d’étudiants de différentes formations universitaires (21 personnes au total). 

Une synthèse des débats 

Des penses bêtes étaient à disposition pour que les conviés à la table ronde puissent, tout au long de la vidéo, noter des questions, des remarques, des réflexions. Nous leur avons laissé un schéma à disposition (cf. image) pour leur procurer un matériau physique dont ils pourraient s’emparer en évoquant leurs réflexions et en se situant par rapport aux enseignes connues (bars, piscine...).

Lors de la première table ronde, le débat est déjà soulevé : « qu’est-ce qui manquerait à cette rue ? »ⁱ, telle est la question formulée par l’un des conviés après réflexion sur l’unique polarisation des écoliers. En effet, il s’avère que la problématique autour de l’usage de cette rue est toujours saisie par chaque table ronde. Immédiatement, l’idée d’une rue rythmée par les scolaires est amenée. Un étudiant de la 2ème table ronde affirme suite au visionnage que l’« on se pose pour venir faire quelque chose et on repart après » ; « C’est une rue qui répond vraiment à quelque chose. L’école et pas autre chose ». A été souligné par la suite que cette rue n’a pas de fonction résidentielle, qu’elle semble également faire opposition à l’ambiance des rues parallèles, où se trouvent notamment les bars. Si celle-ci est animée par les scolaires, d’autres réflexions ont émergées : « Quels  usages durant l’été ? ça doit être mort ». Finalement, ce qui a été marquant étaient les oppositions entre l’idée d’aménager cette rue pour qu’elle polarise plus, par exemple en ajoutant un chemin lumineux, ou à l’inverse la laisser telle quelle afin qu’elle continue à constituer un espace sécurisant pour la sortie des étudiants. Est-ce qu’une rue peu utilisée pose problème ? Chaque étudiant a su s’exprimer sur le sujet, faisant notamment des parallèles avec d’autres emplacements dans Grenoble (une rue derrière la gare près de l’école de commerce, une autre dans le quartier des antiquaires, etc.). Nous avons par ailleurs été étonnés d’un bon nombre de personnes pour qui cette rue était totalement inconnue, malgré le fait qu’ils habitaient pour certains très près de celle-ci. 

La manière de filmer en laissant une véritable emprise au sol a été appréciée et particulièrement le plan du chien qui a marqué l’attention de nombreux conviés.

ⁱ Propos retranscrits et choisis suite à l’enregistrement des étudiants lors des tables rondes. Les étudiants étaient prévenus à chaque enregistrement qui était lancé juste après le visionnage de la vidéo.

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